TAFTA : conférence avec Maxime Combes (Université Lyon 2 Lumière)

Mystérieuse pomme de la discorde des dernières élections européennes, le Traité Transatlantique, parfois appelé TIPP, mieux connu sous le nom de TAFTA, s’impose comme un enjeu crucial du devenir de l’Union Européenne et de ses habitants. Appuyé par les discours des partisans du libéralisme économique, il agirait en faveur d’une libéralisation accrue des échanges commerciaux entre Union Européenne et Etats-Unis : une accélération qui stimulerait l’économie de l’U.E. sans avoir à augmenter les dépenses publiques des États membres. Les quelques rapports publiés et la présence massive de négociateurs issus du privé au sein des négociations font de l’extension des droits des investisseurs un des piliers de l’échange. L’un des effets de cette politique libérale, fondée sur le présupposé de sacralité du libre-échange commercial, toucherait aux barrières existantes à l’entrée du marché européen. S’il s’agit d’abaisser, de manière classique, les droits de douanes (barrières tarifaires), le TAFTA contient, au cœur même de son ambition, une atteinte aux barrières non-tarifaires. Autrement dit, sous couvert d’une harmonisation des législations européennes et américaines, il modifierait les normes régissant les produits en circulation sur le marché européen. Projet aux conséquences politiques considérables, l’Accord Transatlantique ne se réduit pas à cette unique conséquence mais celle-ci révèle tout l’enjeu des négociations en cours : il s’agit bien de redéfinir de manière qualitative et non quantitative le cadre qui entoure le commerce européen. Concrètement, des mesures européennes relatives à la restriction de la vente de culture OGM, au fracking ou aux pratiques d’élevages aux hormones pourraient être directement mises sur la table et menacées. L’enjeu économique est là indissociable de l’enjeu politique. La mise en place de tribunaux privés que les entreprises pourraient saisir afin de menacer des États, accusés de non respect de règles de concurrence, fait craindre une subordination des décisions étatiques au principe de libre échange. La marge de manœuvre des États en termes de politique environnementale et sociale se verrait réduite. A titre d’exemple, une restriction sur la vente de produits OGM, pourraient être interprétée comme une façon déguisée de favoriser une entreprise nationale qui ne pratiquerait pas la culture génétiquement modifiée. En sous-texte, se pose le problème crucial de la portée du pouvoir démocratique au sein des décisions politiques et économiques à venir. Il parait à la fois incongru et inacceptable que les citoyens européens soient tenus à l’écart de ces négociations. Rendre visible le TAFTA, en poser les enjeux, en soulever les conséquences... voilà ce que nous vous proposons, ce mercredi 26 novembre. Maxime Combes

La conférence sera présentée par Maxime Combes. « Economiste non pratiquant », tel qu’il se définit lui-même, Maxime Combes est membre du conseil scientifique d’ATTAC France. Ancien élève de l’ENSAE et doctorant à l’EHESS, il a également cosigné La nature n’a pas de prix. Les méprises de l’économie verte aux Éditions Les liens qui libèrent (2012). Il anime un blog sur Médiapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes.

Renseignements pratiques :

Tafta : quels intérêts et quelles conséquences pour la société ? est organisée par l’UNEF et Attac Campus Lyon (ACLyon). Elle aura lieu le mercredi 26 novembre 2014 de 18h à 19h30 dans la Salle Polyvalente de la Maison des Etudiants de l’Université Lyon 2 Lumière au Campus porte des Alpes (Bron). L’accès peut se faire en transports en commun, via le tram T2 direction St-Priest Bel Air, arrêt Europe-Université.